Annonce du gouvernement : 38 millions de Français vont toucher une indemnité de 100 euros pour répondre à la hausse des prix du carburant.
Vu du journaliste : j’ai fait le calcul, pour une consommation de 6 litres au cent kilomètres et 14 000 kilomètres dans l’année, cela ne fait que compenser une hausse de 12 centimes alors que la hausse est de 37 centimes (entre mai 2020 ou il était à 1.16 et le 1.53 atteint au 20 octobre 2021).
Remarque : le diesel était à 1.40 avant le covid (et même 1.47 en janvier 2020). Mai 2020 est le point bas (cf. arrêt de l’activité du au Covid). Le gouvernement table sur un retour à un prix plus « normal » au plus tard en juin 2022, donc seulement 9 mois à prendre en compte. Peut-on dire que le journaliste est « objectif » ? ou « à charge » ?
Vu de la gauche : Il s’agit juste de « miettes » (des milliards pour les riches, des miettes pour le peuple). C’est juste pour éviter un nouveau mouvement des gilets jaunes. Et puis cela n’est fait que parce qu’il y a les présidentielles dans 6 mois. Conclusion : c’est nul !
Vu des écologistes : aucune solution de moyen terme pour limiter la dépendance à la voiture. Il est urgent d’investir enfin dans les transports en commun et la rénovation thermique pour limiter les factures d’essence et d’énergie. Conclusion : c’est nul ! (D’autant que cela encourage à utiliser sa voiture … sic)
Vu de la droite : Il fallait baisser la TVA ! cela aurait au moins touché tout le monde ! La politique du chéquier grand ouvert du gouvernement le temps d’une parenthèse électorale ne réglera rien. Conclusion : c’est nul !
Si le gouvernement n’avait rien fait, TOUS auraient crié qu’il n’écoute pas le peuple qui souffre.
Si le gouvernement avait baissé la TVA, la gauche aurait crier que c’était une mesure pour les riches.
Le plus drôle dans cette histoire, c’est que l’état y gagne énormément en taxes et qu’il ne fait que redistribuer le surplus lié à cette hausse.
Notons par ailleurs que cette hausse est généralisée avec un baril qui arrive à 80 dollars. Par exemple, en Italie (Rome et Milan), il est à plus de 2€.
Notons aussi que cela touche très directement les entreprises … exemple d’une que je connais bien dont les salariés font au total pas loin de 18 millions de kilomètres par an : une hausse de 10 centimes implique une perte de 100 000 euros …
Que fallait-il donc faire ????
Autre élément qui m’irrite.
Le ton et le langage utilisé ont aussi beaucoup évolué.
Il y a quelques années, les « oppositions » auraient plutôt déclaré : « cette mesure est intéressante, mais elle me semble inadaptée à la problématique. Elle interviendra trop tardivement, il eut fallu anticiper ! » ou quelque chose du même genre …
Aujourd’hui, c’est plutôt « dans cette dictature d’incompétents, rien ne va. Il faut les mettre dehors au plus vite ! » « Ces énarques pourris qui ne connaissent rien à la vraie vie devraient être virés ».
Et sur les réseaux : « rendez-vous compte je dois travailler pour payer l’essence pour aller travailler », « vivement le retour des gilets jaunes (et des casseurs …) », « c’est un complot contre les pauvres (après avoir les tués avec le COVID, on supprimer leurs ressources) ». Et je vous passe les noms d’oiseaux !
Bref … nous vivons une époque formidable …