Avant l’annonce officielle du confinement, des ruptures de stock apparaissaient dans les magasins. Dès que les stocks baissent un peu (du fait d’achat préventif d’une petite partie de la population) c’est la ruée pour surstocker avant tout le monde. Tout ce qui est essentiel à la vie quotidienne et à se protéger a été touché : les produits pour accompagner l’arrêt du tabac – et les cigarettes aussi - ; les pâtes (aliment de base pas cher) ; le pain de mie (qui a l’avantage de se garder assez longtemps) ; le papier toilette (cf. autre article sur ce sujet), le gel hydroalcoolique et le savon, les masques (impossible à trouver sauf si vous connaissez quelqu’un qui a accès à un stock du fait de sa profession) ; les lingettes nettoyantes que certains abrutis jettent dans les WC,…).
Une fois les interdits mis en place, les achats ont évolué vers des produits pour se faire plaisir en cuisinant (farine, œuf, chocolat à cuisiner, la pâte à gâteau). Bon, les effets sur la ligne (et le surpoids) ne sont peut-être pas terribles (il faut bien compenser et c’est toujours mieux que de boire de l’alcool à longueur de journée).
La consommation de plats préparés (surgelés ou pas) reste très élevée (les gens se disent que les produits bruts présentent plus de risque de contamination ?). Les ventes de surgelés augmentent de 80 % et, logiquement, les ventes de congélateur ont été multipliées par 10. Tout le monde prend ses repas chez lui (terminée la cantine de l’entreprise où l’on mangeait pour 5 €) et donc les dépenses alimentaires explosent. Au lieu d’aller dans les grandes surfaces, les supérettes ont été privilégiées (avec deux fois moins de clients qui achètent deux fois plus).
D’autres produits sont aussi concernés par ces bonds des ventes : les imprimantes (50 % de hausse, avec des prix qui ont augmenté de près de 15 %) et les ramettes de papier qui vont avec (volumes multipliés par 2,5 – plus personne ne peut en ramener du travail) ; les tondeuses à cheveux, les épilateurs et teintes de coloration sont pas loin de la rupture de stock (nous voulons rester présentable pour les réunions à distance en vidéo, ou juste pour garder le moral).
Pour s’occuper en étant en activité partielle quoi de mieux que les jeux de société (les ventes ont presque doublé avec en tête le Monopoly, le Scrabble) ou les puzzles (fois deux aussi). Les consoles ne sont pas en reste avec un bon de 140 % (et un jeu qui domine les ventes Animal Crossing New Horizons – jeu de simulation de vie en réseau sortie opportunément le 20 mars – comment se réinventer sa vie quand on ne peut sortir). A noter que les tapis de Yoga (vive la décompression et la zénitude pour passer le cap) sont aussi très demandés.
Côté lecture, idem, la liseuse électronique Kindle occupe la deuxième position du top des ventes high-tech chez Amazon. Le géant de l’e-commerce ne s’y est pas trompé en mettant ce produit en promotion, à 54,99 € au lieu de 79,99.
Autres objets qui semblent particulièrement désirés ces derniers temps : les sex-toys avec une hausse de plus de 50 % par rapport aux prévisions (75 % aux USA, 60 % en Italie, 135 % au Canada, 40 % en France). Étonnement, les préservatifs font également partie des produits très plébiscités en cette période particulière, des ruptures de stock ont même pu être constatées alors que les rencontres « hors partenaire habituel » ont dû nettement baisser.
Les marchés, couverts ou non, sont interdits. Toutefois, avec une dérogation préfectorale et sur avis ou demande du maire, certains marchés alimentaires peuvent rester ouverts s’ils sont l’unique fournisseur en produits frais de la ville et que les mesures de sécurité sont respectées. Les magasins de bricolage sont autorisés à rouvrir pendant le confinement, mais ils sont rares à profiter de cette opportunité (d’où d’immenses queues pour acheter un tournevis ou du terreau).
Ce n’est pas grave, il reste les commandes sur internet qui restent privilégiées par les enseignes (à noter que les services de livraison ne sont pas fermés et réalisent un volume multiplié par trois).
Et pourtant, notre justice a interdit à Amazon de garder ouverts ses entrepôts français. Ce qui ne fait que les obliger à livrer de l’étranger (avec pour conséquence des travailleurs en activité partielle sur le territoire et une hausse du chiffre d’affaires dans les autres pays). Comme l’écrit à tous ses clients le Directeur Général de l’unité française : « Concrètement, vous pouvez continuer à commander et recevoir tous les articles affichés comme disponibles sur Amazon.fr. Les délais de livraison affichés sur le site sont ajustés. »