Voila le genre d’article qui me déprime.
Vous pensez que les jeunes de banlieue auront envie d’aller faire les 3 huit payer au SMIC ou de jouer aussi au Nono le caïd ?
Il serait mieux de parler des angoisses, des morts, de comment il en est arrivé là … non ?
Seul point positif, ils ne lisent pas le point !
http://www.lepoint.fr/societe/la-vie-doree-de-nono-le-caid-de-la-drogue-de-la-castellane-24-09-2015-1967825_23.php
La vie dorée de Nono le caïd de la drogue de la Castellane
Black jack et liasses de cash, à 31 ans, Nordine Achouri possédait une Rolex, s’offrait des nuits en hôtel 5 étoiles et roulait en voiture de luxe.
Source AFP
Il flambait au casino, câlinait son cheval ou bronzait à Marbella pendant que le shit s’écoulait par kilos dans la cité de la Castellane. Suspecté d’avoir dirigé l’un des plus gros trafics de drogue de Marseille, Nordine Achouri a comparu jeudi devant le tribunal correctionnel de la ville. Pour cet interrogatoire, point d’orgue du procès de l’un des principaux trafics de drogue de Marseille, « Nono » s’est rasé de près et a revêtu une chemise blanche qui tranche avec les survêtements de ses coprévenus.
« Je suis un porteur d’affaires », affirme d’une voix grave et sûre cet homme à la carrure plutôt frêle, qui brassait des milliers d’euros au quotidien. À 31 ans, Nordine Achouri possédait une Rolex, s’offrait des nuits en hôtel 5 étoiles et pouvait assouvir sa passion pour les voitures de luxe. « J’étais actionnaire imaginaire d’une société d’expertise-conseil », justifie-t-il dans l’une de ses formules aussi maladroites qu’il les veut soignées. Un businessman sans compte bancaire ni permis de conduire, que l’on ne payait qu’en liquide… Les enquêteurs voient plutôt en lui le « boss » du réseau de la tour K, un « supermarché de la drogue » générant plusieurs dizaines de milliers d’euros de chiffre d’affaires.
« J’aime ce cheval, je l’ai pris pour faire une thérapie »
Symbole de son opulence, un cheval « à la longue crinière toute noire », baptisé Titus, qu’Achouri dit avoir acquis pour 4 000 euros. La gérante de la pension équestre « a du mal à concevoir qu’un jeune des cités ait un cheval dans un paddock », raconte-t-il à la barre. « Moi, je l’aime ce cheval, je l’ai pris presque pour faire une thérapie. (…) Je le nettoie, je vais le voir quand bon me semble. »
Lorsqu’il ne gère pas le trafic, convoyé dans la BMW de son bras droit, Nordine Achouri est en villégiature. Des séjours au ski ou au soleil, pendant lesquels Nordine, qui se dit dépendant « au tabac, au cannabis, à l’alcool et au sexe », reçoit des milliers d’euros par mandat cash, expédiés depuis la Castellane, pour « flamber ». Nordine écume les salles de jeu, « comme un acharné », avec un faible pour le black jack, en France, en Espagne et au Maghreb. Sans avoir forcément la main heureuse : au casino de Monte-Carlo, il perd 27 000 euros en six mois.
« Au congélateur, deux pistolets automatiques »
Quand il ne couche pas accompagné à l’hôtel, Nordine Achouri vit chez ses parents, dans l’appartement familial de la Castellane. Il y sera interpellé, en juin 2013, lors du vaste coup de filet qui fait tomber le réseau. Au congélateur, deux pistolets automatiques, des Glock, acquis après qu’il a réchappé à une « tentative d’intimidation assez avancée » : on lui a « vidé un chargeur » dessus.
Du coup, Nordine a « l’habitude bizarre » de sortir armé, « avec tous les énergumènes qu’il y a dans nos arrondissements… » Son ex-compagne, avec laquelle il a eu une fille, raconte que l’homme affable qui se présente à la barre la terrorisait, allant jusqu’à la « tamponner » avec sa voiture après une dispute de couple. Un « pervers narcissique », selon le psy de cette dernière. À la barre, Nordine Achouri mêle envolées théâtrales et accès de sincérité, lorsqu’il décrit son enfance et ses débuts de petit délinquant dans la cité.
« Je suis peut-être pas assez méchant »
« J’ai raté ma vocation footballistique. Étant donné que je viens de la cité de Monsieur Zinédine Zidane, je me suis dit que j’aurais pu réussir », dit ce benjamin de six frères et soeurs, « le seul Achouri en prison ». À la Castellane, l’un des quartiers populaires les plus enclavés et les plus délaissés de Marseille, « nous sommes tout le temps discriminés », dit « Nono », âgé de dix ans de plus que ses affidés.
Sous les yeux de juges dubitatifs, il récuse tout lien avec le grand banditisme : « Avec mon gabarit, je ne peux pas intégrer les cercles vicieux, je me ferais manger », prétend-il. « Les gens, ils disent plein de choses sur moi, je suis peut-être pas assez méchant… Il n’y a que les empaffés qui réussissent dans ce monde. »