Pour des enfants qui suivent une éducation française, au collège (donc entre 11 et 15 ans en gros), vous préférez quoi ? Qu’ils sachent que Clovis était inculte porté sur un bouclier (pardon, un pavois) qui se fit baptisé dans de l’eau fraiche, que Saint Louis a rendu la justice sous un chêne au moins une fois dans sa vie, que Henri IV aimait la poule au pot et les jeunes filles et que Louis XIV adorait se pavaner à Versailles – en fait, on parle de lui quand même cinquième – ou qu’ils étudient un peu ce qui se passe ailleurs, en l’occurrence les civilisations extra-européennes ?
Ce qui n’empêche pas qu’on leur parlera des invasions barbares (barbares qui sont depuis devenus nos amis européens) du moyen-âge et de la renaissance (post-arabe via l’Italie en fait, merci le grand français Léonard !), par ailleurs. Cependant, nos pauvres chérubins risquent (ce n’est pas sûr, ça dépendra des profs) de passer à côté des chefs d’œuvres internationaux et intemporels de Mansart, Lully et autre Le Nôtre … Et en plus, ils ne connaitront pas par cœur les textes fondateurs comme le serment de Strasbourg (mais si rappelez-vous en 842) ou l’ordonnance de Villers-cotterêts (en 1539 qui supprime le latin …)
Pour Napoléon, c’est plus compliqué. En option en quatrième, les profs pourront parler du premier Empire (1804-1815). Mais, attention, pas pour parler de n’importe quoi : les élèves pourront travailler sur l’invention de la vie politique, le peuple dans la Révolution, la Révolution et les femmes, l’Empire et les religions ou l’Empire et la guerre. C’est vrai que vu des petits espagnols, ils ont plutôt la vision du « dos de mayo » (dont on ne va tout de même pas parler aux petits français !), les anglais et les allemands d’un envahisseur sanguinaire, les égyptiens d’un pilleur et les Italiens d’un petit roi à Rome … sans parler des russes … Bref, pas un tyran du tout, juste quelqu’un qui a fait le code civil et l’a étendu partout.
Un point qu’il faudrait revoir puisqu’il semble ne plus être aux programmes : il faut étudier Molière et Victor Hugo : deux révolutionnaires pré-internet ! Et même Zola ou Maupassant … mais bon, personne n’interdit aux parents d’éduquer aussi leurs enfants …
Par chance, le nouveau programme de seconde est centré sur l’Europe : allons-nous faire de nos enfants des européens convaincus ? Ce serait top !
Et si vous voulez un avis totalement objectif, vous pouvez aussi lire :
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/08/27/01016-20110827ARTFIG00002-ce-que-nos-enfants-n-apprennent-plus-au-college.php